EAN13
9782385730062
ISBN
978-2-38573-006-2
Éditeur
Fario
Date de publication
Nombre de pages
112
Dimensions
18,5 x 11,5 x 0,1 cm
Langue
français
Fiches UNIMARC
S'identifier

Impressions de l’assassiné

Fario

Indisponible
Impressions de l’Assassiné est le récit circonstancié de la tentative d’assassinat dont fut victime, près de Fontainebleau en septembre 1893, l’écrivain Robert de La Villehervé. Elle fut perpétrée par le repris de justice Jean-Charles Schérer, garçon de ferme récemment entré à son service. L’agression fut précédée du meurtre d’Angèle Daumat, la petite bonne attachée au couple de la Villehervé, et suivie de celle de la femme de l’auteur. Elle se caractérise par son extrême violence. C’est par miracle que le poète en réchappa.
S’il y eut des poètes assassinés, d’autres blessés gravement (comment ne pas penser ici à l’image d’Apollinaire au crâne bandé ?), Robert de la Villehervé est le premier à avoir été en mesure d’affronter littérairement une expérience étonnante : il a survécu à une agression préméditée dont il n’aurait pas dû être en mesure de relater ni prémisses ni exécution : il a passé plusieurs jours avec une lame de couteau dans le crâne.
Comme l’écrit Thierry Bouchard dans sa préface, ces Impressions « font encore fortement impression ». Elles impressionnent en effet par l’étonnante précision du témoignage, par la reconstitution minutieuse du scénario imaginé par l’assassin et le vivant portrait en ogre fainéant, vantard et sournois, ivrogne et brutal, féroce, cupide, vicieux, sadique, que l’auteur recompose du valet de ferme aux yeux bleus, à la barbe blonde, aux cheveux hirsutes, Jean-Charles Schérer. Elles impressionnent aussi par l’intensité du récit des assauts subis par les époux de la Villehervé et la résistance qu’ils opposent au scélérat, l’un et l’autre à la dernière extrémité. Elles impressionnent encore par la sagacité des descriptions du milieu social et culturel dans lequel, loin des villes énormes, le drame a eu lieu, par la mise en valeur de la proximité menaçante des chemins de fer naissants, « sous lequel des gens en font passer d’autres », et dont bouleversent les « énormes yeux rouges des trains » qui font trépider le sol.
Ce récit ouvre les portes d’une sociologie du crime.
Le texte principal est suivi d’un dossier concernant Jean-Charles Schérer : extrait du Petit Parisien du 14 septembre 1893, « Le Crime de Veneux », puis de l’« Exécution de Schérer à Melun », extrait de Devant l’Échafaud d’A.-Henri Massonneau, circa 1900.
Robert de La Villehervé est un auteur dramatique, romancier et poète parnassien né à Ingouville en 1849 et mort au Havre en 1919. Ses œuvres complètes ont été publiées en douze volumes par Olendorff de 1930 à 1935. Journaliste au Courrier du Havre, il a dirigé la revue littéraire La Province de 1900 à 1912. Proche de Louis Bouilhet (l’ami intime de Flaubert) auquel il a consacré une étude en 1883, Robert de la Villehervé a édité le Testament de l’illustre Brizacier de son ami Albert Glatigny en 1906.
S'identifier pour envoyer des commentaires.